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Capillum : une aff’hair de cheveux

James Taylor et Clément Baldellou ont créé bien plus qu’une start-up : ils ont monté la première filière de recyclage de cheveux. Et s’ils comptent dessus, c’est pour faire pousser des arbres ou dépolluer les océans. Voilà comment l’idée capillotractée de deux étudiants clermontois s’est transformée en réussite brillante.

Capillum : une aff’hair de cheveux

Capillum



Date de création : 2019
Domaine : collecte et recyclage de cheveux
Statut : Start-up
Effectif : 20 personnes
Site : www.capillum.fr

Accompagnement : Squarelab, Village By CA
Récompense : Trophées des Entreprises du Puy De Dôme



Faits marquants :
installation au Centre des matériaux durablesdu parc Cataroux, à la fin 2024

rencontre avec :


Clément Baldellou et James Taylor fondateurs de Capillum
>> Leur LinkedIn : C. Baldellou, James Taylor

Comment transformer un déchet en ressource ? À cette question à s’arracher les cheveux, deux étudiants de Clermont School of business ont trouvé une réponse qui tient en trois syllabes : Capillum. En 2019, Clément Baldellou et James Taylor mettent sur pied la première filière de collecte et de recyclage de cheveux, mêlant habilement projet écolo, succès technologiques et économie circulaire.

Idée → collecte → recyclage

Une partie de babyfoot peut changer votre vie. En 2019, c’est lors d’un match disputé à la Clermont School of business que Clément Baldellou et James Taylor se rencontrent. L’histoire ne dit pas qui le remporte, mais ce jour-là, ils ont décidé de s’associer. Ils ont une idée : faire du cheveu la ressource de demain. Comment ? D’abord en collectant les cheveux à la source, dans les salons de coiffure : chaque jour, un million de Françaises et de Français franchissent leur porte, générant 4 000 tonnes de cheveux coupés chaque année, jetés sans ménagement. À quelques exceptions près, “tout part simplement à la poubelle”, explique Clément B. Ensuite, en exploitant leurs propriétés pour leur permettre de remplacer d’autres matériaux tels que le plastique.

Les superpouvoirs du cheveu

Car le cheveu est tout simplement merveilleux ! C’est une fibre naturelle composée à 95 % de kératine, le constituant principal des poils, plumes, becs, ongles – coûteux et complexe à synthétiser. Surtout, le cheveu est léger, résistant, élastique, résiste aux écarts de température et absorbe jusqu’à huit fois son poids. “Dès lors, nous avons eu la conviction que le cheveu pouvait remplacer d’autres matériaux plus polluants”, explique James T.
Les deux étudiants-entrepreneurs ont une vision, mais pas les skills scientifiques ni le réseau nécessaires. Qu’importe. “Savoir qu’on ne sait pas, c’est une force.Il suffisait de s’entourer de spécialistes pour faire de l’idée une réalité.”

Ils toquent à la porte des coiffeurs de Clermont-Ferrand, à celle du Valtom pour parler recyclage, puis à l’UCA en quête de chercheurs spécialisés dans le domaine des fibres. “En recrutant une stagiaire chimiste par le biais de l’ESC, on a créé le tout premier pont entre l’école de commerce et l’institut de chimie de Clermont-Ferrand”, commente James T.

Paillage, dépollution et plus si affinités 

Après les premiers succès en laboratoire, Capillum se lance dans le développement de produits à base de cheveux. Pour commencer, des produits de paillage biodégradables sous la marque Capinea, pour protéger les cultures, limiter l’arrosage et le désherbage, tout en éloignant les nuisibles. Résultat : même avec moins d’eau, les plantes poussent mieux.

On pense parfois à tort qu’un produit éco-conçu est moins performant que son alternative polluante. Notre produit 100 % naturel est la preuve que c’est faux ! , assure James, fier des quatre brevets qui protègent ses innovations.

James Taylor

Ces produits de paillage assurent une croissance “à trois chiffres.” 80 % des ventes sont réalisées en B to B à des maraîchers, horticulteurs, pépiniéristes, forestiers, etc. Mais aussi, à travers la grande distribution, à des jardiniers du dimanche… comme Karine Le Marchand (!). Séduite, la présentatrice de L’Amour est dans le pré n’a pas hésité à vanter les mérites de la start-up clermontoise cet été.

Côté R&D, Capillum poursuit sur sa lancée. L’entreprise a commencé à tester avec des ONG ses propres boudins de dépollution des sols et des océans. D’autres projets (encore top secret) sont sur le feu, toujours dans le domaine du végétal ainsi que dans celui de l’innovation médicale.

Réalisés à partir de cheveux, nos boudins Capiclean sont capables d’absorber jusqu’à 26 fois leur poids en hydrocarbures.

James T.

Une filière née d’un écosystème touffu

Labellisée Greentech Innovation par le ministère de la Transition écologique en 2022, Capillum a relevé de nombreux défis : celui de récolter 15 tonnes de cheveux par mois dans plus de 5000 salons de coiffure partenaires ; celui des exploits techniques et industriels qui l’ont amenée à concevoir ses outils pour donner une seconde vie au cheveu “grâce à un procédé unique au monde sans ajout de produits chimiques, ni petrosourcés” et celui de développer ses propres produits.
Reste celui de la rentabilité, qui n’est plus très loin. L’emménagement récent au parc Cataroux pourrait tout changer : une surface qui passe de 60 m² à 1 700 m² et une place au Centre des matériaux durables, l’incubateur XXL des start-ups de l’innovation collaborative et de la transition écologique.

Mais avant de penser global, les entrepreneurs savent ce qu’ils doivent à leur écosystème. La confiance des premiers salons clermontois, le campus agronomique VetAgro Sup, l’école des métiers de l’industrie Hall32, l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand à l’UCA, le lycée Louis-Pasteur-Marmilhat, les écoles de coiffure…

“On est très attachés à Clermont, souligne James T. Pour une start-up, c’est idéal : ni trop petite pour garantir l’expertise dans tous les domaines, ni trop grande pour développer une relation de proximité avec la filière. C’est rare !”.

“Et précieux rebondit Clément B. ça fait 90 % de la réussite d’un projet !” 

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