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Alors qu’elles ont pu maintenir leur activité durant le confinement, certaines entreprises hébergées dans les pépinières de la Métropole proposent désormais de belles initiatives pour affronter la crise sanitaire.

Durant le confinement, la quarantaine d’entreprises hébergées par la Métropole, en pépinières ou au sein d’hôtels d’entreprises, a pu conserver une activité minimum, à la faveur de mesures spécifiques rapidement mises en place. « Les locaux étaient fermés au public, mais les entreprises pouvaient toujours y avoir accès pour maintenir leur activité en respectant, bien évidemment, les gestes barrières », explique Céline Ruffier, en charge de l’accompagnement des entreprises hébergées par la Métropole.

Certaines en ont alors profité pour développer ou adapter leur activité face à la crise sanitaire. « Nous avons tout fait pour permettre une reprise d’activité dès le 11 mai dans le respect des règles sanitaires et nous avons été ravis de constater que certaines des entreprises que nous accompagnons avaient déjà su innover pour proposer de nouvelles solutions face à la crise sanitaire », poursuit Céline Ruffier.

Des initiatives pour s’adapter

C’est le cas notamment de l’entreprise de signalétique SIGNAL & VOUS qui propose désormais d’installer des barrières de protection en verre, plus solides, durables et faciles à entretenir que les protections classiques en plexiglas. L’entreprise WIZIOU, de son côté, a décidé de mettre en avant ses solutions d’ERP permettant d’organiser le travail à distance des salariés en entreprise. L’entreprise CIKABA axe, quant à elle, davantage sur ses outils de gestion de l’accueil sécurité, dont un parcours digital.

Certaines entreprises, comme OC MÉDICAL, proposent de réaliser des commandes groupées de masques afin de bénéficier de tarifs attractifs. D’autres se sont, au contraire, diversifiées : c’est le cas de l’entreprise DA’COM, spécialisée dans la communication, qui s’est vue autoriser à vendre des masques durant la crise sanitaire. « De nombreuses initiatives qui en appellent d’autres. Des solutions qui sont déjà dans les tuyaux », assure Céline Ruffier.

Sur les 600.000 masques en cours de distribution dans les 21 communes de Clermont Auvergne Métropole, plusieurs milliers ont été commandés à des structures locales. De fil en aiguille, un élan de solidarité s’est mis en place sur le territoire.

La scène se déroule à Saint-Genès-Champanelle. Dans les locaux de la maison des associations, prêtés par la commune au Petit Carré Français, des petites mains très investies s’activent depuis plusieurs semaines pour produire 8.000 masques destinés aux habitants de la métropole. Parmi elles, beaucoup d’étudiantes d’horizons divers, visiblement ravies de participer à ce projet.

D’ordinaire, Le Petit Carré Français fabrique de la cosmétique bio, des lingettes démaquillantes réutilisables et des accessoires zéro déchet. Mais pour participer à la lutte contre la pandémie, cette jeune entreprise s’est lancée dans la production de masques lavables en tissu. « Nous sommes très fiers de faire partie de cette belle initiative locale », sourient Anaïs Tortel et Damien Tinel, les fondateurs de cette enseigne engagée qui travaille habituellement avec 28 personnes dans le cadre de la réinsertion professionnelle. Huit emplois en CDD ont été créés pour assurer cette production 100 % locale. « C’est une super équipe. Nous avons même identifié des profils que nous pourrions recruter par la suite », poursuit la chef d’entreprise. Élégants et confortables, ces « masques barrière » se distinguent par leur look “marinière” et leurs larges élastiques de maintien positionnés derrière la tête. Le Crédit Agricole Centre France a également souhaité favoriser cette entreprise locale et à taille humaine pour protéger ses salariés.

Créer du lien social en cette période difficile

Les couturier(e)s de l’Atelier Flax ont également fait fonctionner leurs machines à coudre à plein régime. En tout, ils ont fabriqué 500 masques de belle qualité. Ce café associatif installé au 27 rue du Port à Clermont-Ferrand conjugue les verbes tricoter, tisser, coudre ou broder à tous les âges. Sa mission ? Créer du lien social, rompre la solitude et transmettre le savoir-faire lié au textile.

38 bénévoles ont été mobilisés pour honorer cette commande de la Métropole. « Nous avons reçu plein de réponses. Les habitants étaient ravis de proposer leur aide », se réjouit Christine Couasnon, coordinatrice de ce tiers lieu ouvert à tous.

Si chacun travaillait depuis son domicile, la Boulangerie Moderne, de la rue du Port servait de lieu de dépôt pour le tissu et les accessoires. Ces masques colorés, avec des motifs, se distinguent par leur étiquette « Made in Flax » thermocollée. « Nous encourageons les personnes à venir nous voir si une réparation ou un ajustement est nécessaire. Nous rouvrirons pour des activités textiles la dernière semaine de mai », souligne Christine Couasnon.

Du garnissage de sièges à la fabrication de masques

Le spécialiste de la rénovation ferroviaire ACC M, à Clermont-Ferrand, s’est aussi lancé dans cette aventure solidaire. Si un certain nombre de masques resteront dans l’entreprise, 7.500 lui ont été commandés par la Métropole. Ils sont fabriqués rue du Pré-la-Reine par la petite équipe de l’atelier de garnissage des sièges qui disposait de tout le matériel nécessaire. « Nous avons le sentiment d’apporter notre pierre à l’édifice. Les salariés se sont rendus bien volontiers disponibles pour cette mission », confie Jean-Marc Couderc, directeur commercial.

A cette production locale s’ajoute également celle de Planet Mascots, entreprise spécialisée dans la vente de mascottes en ligne, à Cébazat (2.000 masques) et celle du concepteur et fabricant de fauteuils, Technologistique, à Aulnat (10.000 masques destinés aux agents de la Métropole).

Une commande massive de masques

Avec l’ensemble des 21 Maires, Clermont Auvergne Métropole a souhaité anticiper et commander, dès le mois d’avril et de manière groupée, des masques grand public lavables en tissu pour équiper chaque habitant de la Métropole dans la période du déconfinement. En dehors des cinq structures du Puy-de-Dôme, deux entreprises ont été mises à contribution pour fabriquer ces masques répondant aux normes AFNOR. Il s’agit de Bayard, dans la Loire, et de EPL Paris Avantages. Au total, 600 000 masques ont été commandés et sont en cours de distribution dans les 21 communes. Chaque masque coûte 1,91€ HT, pris en charge par la Métropole et ses communes. Chaque commune est chargée de leur distribution. Tous les habitants du territoire recevront deux masques dans les prochains jours. A Clermont-Ferrand, par exemple, ils sont distribués par Urby, une filiale du groupe Le Poste. Les personnes vivant en logement social en recevront pour toute la famille ; les personnes en logement privé en recevront deux, mais pourront se procurer les masques manquants à compter du 6 juin dans un point de retrait.

Un nouveau laboratoire vient de voir le jour sur le territoire. Il vise le développement d’une nouvelle génération de phyto-probiotiques pour prévenir les pathologies inflammatoires associées au surpoids et à l’obésité. Et favoriser, ainsi, l’amincissement.

D’un côté, la PME Greentech. Basé à Saint-Beauzire, ce leader mondial en biotechnologie végétale produit des ingrédients bio-actifs pour les secteurs de la cosmétique, de la pharmacie et de la nutrition. De l’autre, l’équipe ECREIN de l’Unité de Nutrition Humaine de l’Université Clermont Auvergne (UCA) et de l’INRAE, connue pour son expertise dans l’étude des cellules immunocompétentes.

Suite à un appel à projets, ces deux structures viennent d’associer leurs compétences et leurs moyens pour créer un laboratoire commun public-privé (LabCom) financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Il est opérationnel pour une durée de 5 ans avec un objectif de pérennisation. « Greentech travaillait déjà avec l’université. Nous avons voulu asseoir cette relation en créant une structure collaborative », précise Edith Filaire, professeur des universités et directrice scientifique du groupe Greentech. Ce projet est éligible à une levée de fonds européens via, entre autres, le FEDER Auvergne, ce qui pourrait permettre le financement d’équipement scientifique supplémentaire.

Un vingtaine de personnes mobilisées

Baptisé “Phytoprob’Inov” (phyto-probiotiques, obésité, inflammation et innovation), ce laboratoire développera de nouveaux phyto-probiotiques (ingrédients végétaux et bactériens) à visée médicale et cosmétique. Ces produits innovants – sans réels équivalents actuellement – cibleront le surpoids et l’obésité associés à un état inflammatoire. « Il s’agit d’un problème majeur de santé publique », rappelle le Professeur Florence Caldefie-Chezet, enseignant chercheur et responsable de l équipe ECREIN de l’Unité de Nutrition Humaine.

Opérationnel dès l’automne 2020, ce LabCom mobilisera une vingtaine de personnes. Il s’intègre parfaitement au volet “mobilité et santé” de l’I-Site CAP 20-25. Ce projet, porté par l’UCA et un consortium de 20 partenaires (enseignement supérieur et recherche, collectivités, entreprises, établissements de soin…), fait partie des 18 initiatives d’excellence reconnues au niveau national parmi des dizaines de candidatures, financées par le programme d’investissements d’avenir II et mises en œuvre par l’ANR.

Réquisitionné par la Préfecture du Puy-de-Dôme, le laboratoire public d’analyses Terana de Lempdes, a reçu l’habilitation pour réaliser les tests virologiques (dits PCR) de dépistage du Covid-19.

L’après-confinement s’organise. Depuis ce lundi 11 mai, un maximum de Français doivent pouvoir être testés afin de connaître leur niveau de contagiosité au Covid-19. Pour cela, 700 000 tests virologiques devront être réalisés chaque semaine en France, avec pour objectif d’isoler au plus vite les porteurs du virus. Dans cette perspective, la Préfecture du Puy-de-Dôme a décidé de réquisitionner le laboratoire Terana, basé à Lempdes, spécialisé dans les sérologies et la virologie en santé animale, pour effectuer la détection du génome du Covid-19 par les fameux tests RT-PCR (voir ci-dessous).

« Avant même l’annonce de la Préfecture du Puy-de-Dôme, nous commencions déjà à échanger avec le Centre Jean-Perrin de Clermont-Ferrand pour mettre en place un plan d’action et ainsi être rapidement opérationnels. Depuis le 11 mai, nous réalisons jusqu’à 400 tests par jour, ce qui devrait apporter une aide précieuse aux laboratoires d’analyses médicales si leurs capacités analytiques venaient à être dépassées », se félicite Corinne Combes, directrice du laboratoire.

Accélérer les campagnes de dépistage

Le 22 avril, le CHU de Clermont-Ferrand a signé une convention de partenariat permettant à ce laboratoire de venir en renfort pour accroître la capacité d’analyses et ainsi accélérer les campagnes de dépistage, notamment dans les EHPAD. « Nous sommes prêts à faire face à la demande », ajoute Corinne Combes.

Créé en 2016, Terana est un GIP (Groupement d’Intérêt Public) qui regroupe les laboratoires départementaux publics du Cantal, de la Loire, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme et du Rhône. Répartis sur quatre sites, les 130 agents réalisent quotidiennement des analyses sur de nombreuses espèces animales, mais également sur l’eau et les denrées alimentaires.

Chaque année, ce ne sont pas moins d’un million et demi d’échantillons qui sont analysés. « Qu’il s’agisse de santé animale ou de santé humaine, les protocoles utilisés actuellement en biologie moléculaire ne sont pas très différents » , souffle la directrice du laboratoire. « Il suffit de s’organiser. Ce sera notre façon à nous de participer à la lutte contre le Covid-19 ».

Qu’est-ce-que les tests RT-PCR ?

Le dépistage de la maladie COVID-19 reposait jusqu’à présent sur des tests RT-PCR (réaction en chaîne par polymérase), réalisés uniquement sur prescription médicale. Ce test, différent du test sérologique (par une prise de sang), consiste en la détection du génome du virus à partir d’un prélèvement naso-pharyngé. Il permet de confirmer si la personne, au moment où elle l’effectue, est infectée par le virus. Depuis le 11 mai, et le début du déconfinement, ces tests doivent être réalisés plus massivement.

Terana en chiffres

  • 60 ans d’expertise 5 départements, 4 sites, 32 000 clients, 130 agents
  • 4 domaines d’expertise : santé animale, hygiène alimentaire, métrologie, hydrologie/environnement
  • 1,5 million d’échantillons analysés chaque année
  • 12 programmes d’accréditation COFRAC
  • 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel