Trois groupes qui donnent le la

Un nouveau laboratoire vient de voir le jour sur le territoire. Il vise le développement d’une nouvelle génération de phyto-probiotiques pour prévenir les pathologies inflammatoires associées au surpoids et à l’obésité. Et favoriser, ainsi, l’amincissement.

D’un côté, la PME Greentech. Basé à Saint-Beauzire, ce leader mondial en biotechnologie végétale produit des ingrédients bio-actifs pour les secteurs de la cosmétique, de la pharmacie et de la nutrition. De l’autre, l’équipe ECREIN de l’Unité de Nutrition Humaine de l’Université Clermont Auvergne (UCA) et de l’INRAE, connue pour son expertise dans l’étude des cellules immunocompétentes.

Suite à un appel à projets, ces deux structures viennent d’associer leurs compétences et leurs moyens pour créer un laboratoire commun public-privé (LabCom) financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Il est opérationnel pour une durée de 5 ans avec un objectif de pérennisation. « Greentech travaillait déjà avec l’université. Nous avons voulu asseoir cette relation en créant une structure collaborative », précise Edith Filaire, professeur des universités et directrice scientifique du groupe Greentech. Ce projet est éligible à une levée de fonds européens via, entre autres, le FEDER Auvergne, ce qui pourrait permettre le financement d’équipement scientifique supplémentaire.

Un vingtaine de personnes mobilisées

Baptisé “Phytoprob’Inov” (phyto-probiotiques, obésité, inflammation et innovation), ce laboratoire développera de nouveaux phyto-probiotiques (ingrédients végétaux et bactériens) à visée médicale et cosmétique. Ces produits innovants – sans réels équivalents actuellement – cibleront le surpoids et l’obésité associés à un état inflammatoire. « Il s’agit d’un problème majeur de santé publique », rappelle le Professeur Florence Caldefie-Chezet, enseignant chercheur et responsable de l équipe ECREIN de l’Unité de Nutrition Humaine.

Opérationnel dès l’automne 2020, ce LabCom mobilisera une vingtaine de personnes. Il s’intègre parfaitement au volet “mobilité et santé” de l’I-Site CAP 20-25. Ce projet, porté par l’UCA et un consortium de 20 partenaires (enseignement supérieur et recherche, collectivités, entreprises, établissements de soin…), fait partie des 18 initiatives d’excellence reconnues au niveau national parmi des dizaines de candidatures, financées par le programme d’investissements d’avenir II et mises en œuvre par l’ANR.

Réquisitionné par la Préfecture du Puy-de-Dôme, le laboratoire public d’analyses Terana de Lempdes, a reçu l’habilitation pour réaliser les tests virologiques (dits PCR) de dépistage du Covid-19.

L’après-confinement s’organise. Depuis ce lundi 11 mai, un maximum de Français doivent pouvoir être testés afin de connaître leur niveau de contagiosité au Covid-19. Pour cela, 700 000 tests virologiques devront être réalisés chaque semaine en France, avec pour objectif d’isoler au plus vite les porteurs du virus. Dans cette perspective, la Préfecture du Puy-de-Dôme a décidé de réquisitionner le laboratoire Terana, basé à Lempdes, spécialisé dans les sérologies et la virologie en santé animale, pour effectuer la détection du génome du Covid-19 par les fameux tests RT-PCR (voir ci-dessous).

« Avant même l’annonce de la Préfecture du Puy-de-Dôme, nous commencions déjà à échanger avec le Centre Jean-Perrin de Clermont-Ferrand pour mettre en place un plan d’action et ainsi être rapidement opérationnels. Depuis le 11 mai, nous réalisons jusqu’à 400 tests par jour, ce qui devrait apporter une aide précieuse aux laboratoires d’analyses médicales si leurs capacités analytiques venaient à être dépassées », se félicite Corinne Combes, directrice du laboratoire.

Accélérer les campagnes de dépistage

Le 22 avril, le CHU de Clermont-Ferrand a signé une convention de partenariat permettant à ce laboratoire de venir en renfort pour accroître la capacité d’analyses et ainsi accélérer les campagnes de dépistage, notamment dans les EHPAD. « Nous sommes prêts à faire face à la demande », ajoute Corinne Combes.

Créé en 2016, Terana est un GIP (Groupement d’Intérêt Public) qui regroupe les laboratoires départementaux publics du Cantal, de la Loire, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme et du Rhône. Répartis sur quatre sites, les 130 agents réalisent quotidiennement des analyses sur de nombreuses espèces animales, mais également sur l’eau et les denrées alimentaires.

Chaque année, ce ne sont pas moins d’un million et demi d’échantillons qui sont analysés. « Qu’il s’agisse de santé animale ou de santé humaine, les protocoles utilisés actuellement en biologie moléculaire ne sont pas très différents » , souffle la directrice du laboratoire. « Il suffit de s’organiser. Ce sera notre façon à nous de participer à la lutte contre le Covid-19 ».

Qu’est-ce-que les tests RT-PCR ?

Le dépistage de la maladie COVID-19 reposait jusqu’à présent sur des tests RT-PCR (réaction en chaîne par polymérase), réalisés uniquement sur prescription médicale. Ce test, différent du test sérologique (par une prise de sang), consiste en la détection du génome du virus à partir d’un prélèvement naso-pharyngé. Il permet de confirmer si la personne, au moment où elle l’effectue, est infectée par le virus. Depuis le 11 mai, et le début du déconfinement, ces tests doivent être réalisés plus massivement.

Terana en chiffres

  • 60 ans d’expertise 5 départements, 4 sites, 32 000 clients, 130 agents
  • 4 domaines d’expertise : santé animale, hygiène alimentaire, métrologie, hydrologie/environnement
  • 1,5 million d’échantillons analysés chaque année
  • 12 programmes d’accréditation COFRAC
  • 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel

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L’entreprise chamaliéroise Lojelis a décidé de fournir gratuitement son application connectée de suivi de patients aux professionnels de santé qui le souhaitent.

D’ordinaire, cette application est payante pour les professionnels…. Mais pour apporter sa contribution à la lutte contre le Covid-19, Lojelis vient de mettre gracieusement à disposition des hôpitaux publics, des établissements privés (groupe Elsan) et des médecins généralistes de la région sa plateforme de suivi de patients, Ho&Me, créée en 2017.

Effectuée en urgence, cette adaptation a nécessité la mobilisation d’une douzaine de développeurs pendant une semaine. Localement, l’hébergeur de données de santé IBO est également intervenu à titre gracieux. Pour l’heure, l’application a été téléchargée plus de 200 fois. Objectif : libérer du temps pour les soignants et rassurer les personnes confinées à leur domicile.

« Nous serions encore plus heureux de ne pas avoir à l’utiliser. Pour le moment, il y a peu de personnes infectées dans le Puy-de-Dôme et c’est très bien. Notre but n’était pas de gagner de l’argent. Nous sommes juste présents en appui », insiste le médecin Jean-Christophe Jourdy, directeur “santé” de Lojelis, qui a rejoint l’entreprise de son frère, Sylvain, en début d’année.
(sur la photo ci-dessus)

Le fonctionnement de l’application est très simple. De retour à leur domicile, les malades reçoivent des questionnaires quotidiens sur leur état de santé. En cas d’alerte, leur médecin est averti. Si cette plateforme repose sur l’intelligence artificielle, elle nécessite l’implication de bénévoles de Lojelis, d’une psychologue et de différents acteurs de santé. Le suivi est donc personnalisé. « Notre psychologue a également élaboré des questionnaires spécifiques pour mesurer l’impact du confinement. Des professionnels de santé se sont proposés pour nous aider dans le suivi des malades, comme les infirmières de santé au travail de Michelin. L’élan de solidarité a fédéré de multiples acteurs », se félicite Jean-Christophe Jourdy.

Lojelis pense également au déconfinement : afin d’appuyer la relance économique, une version du logiciel est en cours d’élaboration pour permettre aux entreprises de connaître la capacité de leurs salariés à reprendre le travail. « Selon moi, cette crise va accélérer le développement du numérique dans la santé », estime Jean-Christophe Jourdy.

Lojelis en bref

Implantée à Clermont-Ferrand, Paris, Lyon, Lille mais aussi aux Etats-Unis (New-York et Greenville), Lojelis compte près de 150 collaborateurs. Ce cabinet de conseil a été fondé en 2005 afin d’accompagner les entreprises comme les professionnels de la santé sur les problématiques technologiques.